Pendant les milliers d’années de développement technologique de toutes les espèces de la Grande Coalition, les organismes automatisés et robotiques ont toujours fait partie du quotidien. L’industrie et l’exploration des milieux hostiles ont toujours nécessitées des robots capables de répéter inlassablement des tâches ingrates ou de s’aventurer dans des environnements mortels pour les êtres vivants. Leur aspect évoluait selon les besoins, bras articulés ou pinces, chenillés ou fixés au sol, certains ressemblaient à des mille-pattes tandis que d’autres avaient des allures de pieuvres ou de karan à longue queue, mais tous avaient en commun d’avoir été conçu pour faciliter la vie des êtres organiques. C’est uniquement peu avant l’an 5800 du calendrier Siménien que les militaires croisés eurent l’idée d’offrir un autre champ d’action aux robots : la guerre. Il fallut des années pour les mettre au point mais au final le commandant Arslan obtint ce dont il avait rêvé : des êtres synthétiques produits en masse pour tuer les être organiques qui se mettraient sur leur chemin.
Les andro-cisterciens sont des machines de combat bipèdes lourdement blindées équipés de mitrailleuses-plasma lourdes intégrées à leurs avant-bras. Elles sont dotées d’un cœur énergétique fonctionnant grâce à une pile à fusion leur assurant ainsi une autonomie quasi-illimitée même en utilisant constamment leurs armes. Le cerveau est l’élément qui a demandé le plus de temps de développement avant d’arriver à maturité. Cet organe est en fait un nano-ordinateur basé sur une matrice cognitive, leur donnant ainsi la capacité de s’adapter aisément à la situation non seulement selon les profils tactiques déterminés par leurs supérieurs mais aussi en fonction de la situation immédiate. En fait un seul paramètre vient brider la toute-puissance du combattant synthétique : son obéissance aveugle aux Croisés. Telle la première loi de la robotique, les andro-cisterciens sont au service des Croisés et ne laisseront rien compromettre leur obéissance envers leurs créateurs.
On peut distinguer trois types d’andro-cisterciens :
- Le soldat andro-cistercien
Cette unité de combat est le modèle courant dans les rangs des unités cybernétiques. Multi-rôle, il peut être utilisé en première ligne ou pour sécuriser des sites stratégiques. Capable d’opérer seul ou au sein d’une escouade, il est capable de faire des ravages dans les rangs de l’ennemi. Mesurant environ 1m80 et lourdement blindés, leur silhouette humanoïde est aussi imposante qu’effrayante pour l’ennemi. Seules les armes lourdes constituent une menace pour eux, et si l’on ne dispose pas de ce type d’armes pour en abattre un seul plusieurs escouades d’infanterie sont nécessaires. Formidables machines à tuer, les soldats andro-cisterciens sont le symbole de la toute-puissance des Croisés et le reflet de leur volonté implacable de gagner la guerre.
- L’unité relais
Il s’agit de modèle dévoué à l’établissement de la stratégie sur le champ de bataille. Moins blindée que le soldat andro-cistercien, l’unité relais reste légèrement en retrait des troupes afin de diriger les troupes au combat en assurant le commandement de deux à trois escouades. Cette unité est dévolue à l’accomplissement des ordres de mission à l’échelon tactique et à la remontée d’informations. Il est un peu plus grand que le soldat (2 m) afin de stocker son matériel de communication.
- L’unité de commandement
Cette unité est le modèle le plus rare parmi les andro-cistercien, guère plus d’une vingtaine d’individus. L’unité de commandement est chargée de diriger l’armée andro-cistercienne sur le terrain à l’échelon stratégique. Chacune d’entre elles peut gérer simultanément jusqu’à l’équivalent de deux corps stellaires grâce à un équipement de communication avancé lui permettant d’administrer un grand nombre d’unités. Plus grand encore que ses homologues (2m50), il est également moins bien blindé et moins bien armé avec seulement l’arme de l’avant-bras gauche. Pourtant il est le modèle le plus redoutable de l’arsenal cybernétique grâce à un élément particulier : son « cerveau ». Contrairement aux autres modèles, le nano-ordinateur est renforcé par une double matrice cognitive ce qui offre aux unités de commandement une nouvelle faculté ; celle d’apprendre et donc d’acquérir de l’expérience. A l’origine simple relais entre le commandement croisé et les unités en première ligne, le rôle des unités de commandement a évolué grâce à cette capacité d’apprentissage. Au fil des combats, ces unités en apprenaient toujours plus sur l’art de la guerre jusqu’à finalement être capables d’utiliser l’expérience acquise de manière autonome. Elles devinrent alors les généraux des armées andro-cisterciennes, des officiers compétents qui à partir d’ordres sommaires ou d’une liste d’objectifs étaient capables de mener les troupes sous leurs ordres pour remporter la victoire. Progressivement, chaque unité de commandement développa son propre style sur le champ de bataille, donnant à chacun d’entre eux une certaine forme d’individualité au point que pour les unités les plus anciennes, donc les plus autonomes, les Croisés en vinrent à leur donner des noms.
Avec le temps, de nouveaux modèles sont apparu afin de remplir certaines tâches spécialisées. On peut citer notamment les soldats d'assaut rapide qui sont des unités dotées de jet-pack ou encore les pilotes qui furent conçu comme un modèle léger capable de piloter avant d’être repensés en étant directement l’intelligence artificielle du vaisseau.
La soumission aux Croisés prend chez les andro-cisterciens une forme de vénération assimilable à un fanatisme sans bornes. Un fanatisme qui évolua au fur et à mesure que ces machines voyaient leurs capacités opérationnelles augmenter. Au fil du temps les créateurs devinrent pour eux les Créateurs, des dieux ayant enfanté une nouvelle espèce appelée à dominer parmi les étoiles tandis que les unités de commandement, êtres doués d’intelligence au milieu d’une foule ignare, devenaient les prophètes et gardiens du culte. Pour un andro-cistercien rien ne pouvait se dresser entre la volonté des Créateurs et leurs objectifs, tous ceux qui tentaient de faire obstacle se soumettaient au châtiment réservé aux impies : la mort.