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Blessés Saison 2, Chapitre 12

#1 L'utilisateur est hors-ligne   Muadthib Icône

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Posté 15 janvier 2013 - 20:22

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~ Blessés ~
Un temps pour douter, un temps pour se ressaisir



Tandis que la flotte coalisée tentait à grande peine de se remettre de la bataille de Gévaliane en suspendant ses actions offensives, le Sénat était en plein chaos. Le triomphalisme, né de la bataille d'Arkos et de la série de victoires en ayant découlé, s'était éteint en même temps que le chantier spatial dont la reconstruction prendrait des décennies. La situation était au mieux inquiétante : en plus des infrastructures stratégiques, dont la perte allait gravement handicaper la production militaire, la mort des scientifiques responsables du développement de la cellule à poly-énergie, ainsi que de plusieurs Grands Sages qui supervisaient les recherches, avaient condamné le projet. Même si les données originales ainsi que leurs évolutions étaient encore disponibles au centre de Conventone, certains des aspects les plus importants des méthodes de production avaient disparu en même temps que leurs créateurs, rendant hypothétique une quelconque reprise du projet. En une bataille, les Croisés avaient non seulement annihilé l'avantage technologique sur lequel comptait la Grande Coalition pour l'emporter rapidement, mais en plus ils avaient démontré toute leur puissance en triomphant face à l'un des sites les mieux protégés de tout le territoire coalisé. Si Arkos était tombée, c'est qu'elle n'était pas défendue comme il le fallait, si le chantier de Gévaliane a été détruit c'est que la Coalition n'était pas en mesure de se défendre. Certains amiraux tentaient de se montrer rassurants en argumentant que la flotte croisée qui s'était battu à Gévaliane avait été un pari extrêmement risqué pour l'ennemi qui avait dû rendre extrêmement vulnérables des portions gigantesques de son territoire et que, même s'il en était sorti victorieux, ses pertes élevées pénaliseraient sans doute tout projet d'offensive pour plusieurs mois, voire plusieurs années. La défaite militaire prenait des allures de lutte politique. Tandis que s'achevait l'union sacrée installée depuis les batailles d'Arkos, les différents courants politiques revinrent plus forts que jamais dans les rangs du Sénat.

Pour certains telle la sénatrice Tiash Kassha, les batailles d'Arkos et de Gévaliane avaient mis à égalité les forces armées coalisées et croisées et l'heure était venue de faire la paix. Les deux blocs disposaient d'une technologie équivalente, de forces militaires conséquentes mais capables de se neutraliser l'une l'autre et d'une solide assise sur les planètes en leur possession. La guerre de mouvement initiale était terminée. Croisés et Coalisés en étaient encore à reconstituer leurs forces en se contentant d'actions de faible envergure pour maintenir la pression sur l'adversaire et tester ses défenses. Aucun des deux camps n'ayant pour le moment l'initiative, le timing était idéal pour négocier la paix alors que les deux belligérants étaient, pour la première fois de ce conflit, sur un même pied d'égalité. D'autres préféraient suivre le sénateur Piel Antonus qui promettait la justice pour les morts de la Chute des Kyrènes et de l'invasion croisée. Le sacrifice des soldats morts sur Gévaliane ne devait pas être oublié et, face à la brutalité des Croisés, la seule réponse admissible était de redoubler d'efforts jusqu'à la victoire totale. Le sénateur prônait l'augmentation de la production militaire et, s'il le fallait, le recours à la conscription pour disposer des forces militaires qui écraseront les Croisés sous le nombre. Les Croisés avaient choisi la voie de la surenchère et de la destruction à Gévaliane. Il fallait les devancer sous peine de risquer de tout perdre. Pour ses partisans, le choix était simple : la victoire et rien d'autre. Plus pragmatique mais tout aussi déterminé, le sénateur Aleksei Deronna prédisait une guerre appelée à durer en raison de l'actuelle absence d'une réelle supériorité de l'un des deux camps. Appelant à produire intelligemment, il faisait partie de ceux qui estimaient que l'expérience de la cellule à polyénergie devait être pérennisée et que la victoire ne pourrait être acquise qu'en modernisant l'armée coalisée et en privilégiant des opérations limitées dont les gains pourraient être conservés plutôt qu'une ultime campagne qui déciderait du sort de la galaxie. Pas forcément plus de vaisseaux, mais des vaisseaux plus imposants, mieux armés et mieux équipés que leurs homologues croisés pour doucement prendre l'avantage sur les nombreux champs de bataille qui sépare la Grande Coalition de la victoire. Un autre courant de pensée était resté muet depuis trop longtemps. Emporté par la faveur patriotique de l'invasion d'Arkos, ils avaient adhéré à la notion de libération des territoires perdus mais le douloureux épisode de Gévaliane et les plans outranciers de certains sénateurs en faveur de la guerre les avaient rappelés à leurs anciennes convictions. Les partisans d'une paix sans condition s'étaient réunis autour du sénateur Jiri'ktolan et pour eux les combats devaient cesser sur le champ. Le jeune sénateur galénien avait su rappeler à ses collègues les idéaux qui avait fait, en leur temps, la force de la Grande Coalition. Il voulait plus que tout redonner à tous la foi en leur cause. Trop de morts et trop de mondes ravagés. Le moment était plus que propice à une démilitarisation des deux belligérants. Une éventuelle réunification serait alors la mission des politiques et négociateurs mandatés par les deux sénats. La paix était pour eux la seule option viable à terme. La souffrance n'engendre que la souffrance et la guerre mènerait la Grande Coalition à sa perte.

Les militaires fournissaient des rapports de reconnaissance et des estimations basées sur les observations des troupes sur le front. Les services de renseignement coalisés tâchaient d'augmenter influence et efficacité au sein du territoire croisé. Les chiffres des flottes, vaisseaux et soldats disponibles, en formation ou en production étaient à la disposition de tout sénateur qui en faisait la demande. En théorie, tous les membres du Sénat disposaient des mêmes informations sur l'état des forces en présence et pouvaient donc, logiquement, y trouver les mêmes conclusions. Pourtant selon l'orientation, politique cette fois, qu'on leur donnait, ces chiffres disaient tout et son contraire. Gaspillage de ressources, insuffisance de moyens, crédits trop largement distribués et manque de fonds, troupes sous-utilisées et soldats épuisés. Chacun y allait de son analyse pour tenter de rallier un maximum de sénateurs indécis ou pas assez convaincus pour les amener à changer de camp et faire ainsi pencher la balance de l'Histoire dans le sens désiré. Les discussions au Sénat ou au sein des commissions se faisaient toujours plus houleuses et plus passionnées.

Pour le Grand Consul Pire'ego, l'exercice du pouvoir se résumait de plus en plus à la médiation des différents groupes de sénateurs. Face aux divisions au sommet de la Grande Coalition, il redoutait que les services secrets croisés n'en profitent pour fomenter des troubles qui pourraient la détruire de l'intérieur alors qu'elle était déjà sévèrement malmenée sur ses frontières. Ils avaient déjà démontré tout leur savoir-faire en kidnappant Sirice et en préparant l'assaut de Gévaliane. Leur chef, que les renseignements coalisés connaissaient juste sous le nom de code « Trou noir », semblait capable de changer le cours de la guerre à lui tout seul s’il parvenait à trouver et exploiter la moindre faille. Bien entendu il était hors de question de lui en laisser l'opportunité. Le plus urgent était de faire émerger un consensus au Sénat, sans quoi non seulement les divisions des hautes sphères nuiraient au moral de la population, mais en plus ce flou sur les directives à donner aux militaires risquait de paralyser les troupes au moment critique, si les Croisés devaient reprendre l'offensive. Pire'ego lança une série de concertations entre les différents camps pour aboutir à la session d'orientation des priorités militaires du début de l'année 5783. Au cours de cette session extraordinaire du Sénat, Pire'ego présenta aux sénateurs les recommandations de la commission des affaires militaires qui devait donner une politique claire quant au sens à donner aux opérations de l'armée pour les prochaines années. Tout en laissant ouverte la porte des négociations, il proposa au Sénat de statuer sur la poursuite du conflit.

« Nous vivons des temps d'incertitude, de doutes et d'interrogations. Nous sommes les élus du peuple, les représentants qu'il a désignés, librement et démocratiquement, pour prendre des décisions qui forgeront sa destinée. A l'heure où l'inquiétude prédomine parmi nos concitoyens après la défaite de Gévaliane et en attendant une reprise des combats, nous devons nous montrer rassurant et démontrer que nous restons conscients des enjeux de notre temps. L'armée attend des ordres, et le peuple, des réponses. Les projections effectuées par l'ANSA en collaboration avec l'état-major de la flotte et la commission des affaires militaires nous révèlent que la victoire par les armes est possible. Mais, à moins de déstabiliser profondément notre économie en redirigeant la quasi-totalité de nos moyens de production vers le domaine militaire, nous ne pouvons espérer une résolution rapide du conflit. Nous continuerons les opérations militaires à un rythme soutenu en fournissant à nos troupes les moyens de libérer l'ensemble de nos compatriotes soumis à la domination des Croisés, tout en gardant en mémoire que le combat sera long. C'est pied à pied que nos aïeux ont autrefois combattu pendant la Guerre des Hydres, une guerre longue et sanglante mais où notre détermination à protéger les nôtres a su l'emporter sur la sauvagerie. Mais les Croisés ne sont pas les Piscilliens. Ce sont nos frères et soeurs, égarés, dont nous pouvons nous rapprocher, dont nous devons nous rapprocher. Des négociations de paix et de réconciliation entre nos populations seront proposées aux Croisés. Qu'ils sachent que nous sommes prêts à pardonner mais que s'ils s'avisent de continuer à nous défier, nous serons prêts à faire le nécessaire pour défendre la Grande Coalition. »

Ce discours se montrait suffisamment ouvert pour satisfaire tous les partis mais bien entendu, il n'y avait qu'une information importante à retenir : la guerre allait se poursuivre. Les partisans du "Vaincre ou périr" restant nettement majoritaires au Sénat, le Grand Consul Pire'ego n'eut aucun mal à faire voter les directives proposées. Le jeu de la démocratie obligea les éléments contestataires, ceux souhaitant la paix à n'importe quel prix, à s'incliner même s'ils reconnaissaient avoir obtenu plus de concessions en une seule séance, que durant les 50 précédentes. Il y eut bien sûr des mécontents. Mais le Sénat se rangea en une large majorité derrière Pire'ego, lui renouvelant à nouveau une confiance pleine et entière, et affichant une unité qu'il n'avait plus connu depuis bien des années. Pire'ego avait réussi sa manoeuvre en rétablissant l'autorité du Sénat. Avec derrière lui un Sénat uni, une population rassurée dans la capacité de ses dirigeants à mettre en place une stratégie de victoire et une armée bientôt prête à reprendre l'offensive, il livrait un message fort au peuple coalisé. Mais ce discours avait aussi valeur d'avertissement. A destination des Croisés cette fois. Le Grand Consul galénien leur montrait le bâton et la carotte, une flotte et des négociations, promesse de guerre et promesse de paix. Le Sénat coalisé était prêt à afficher sa détermination mais les Croisés étaient prêts à faire de même.

Mais pendant que les sénateurs discutaient de la conduite à tenir, les soldats mourraient sur la ligne de front.

Kalt Toeic fit basculer son appareil en un virage serré. L’émulateur de gravité lui fit ressentir les g malgré le réglage au minimum sensible. Clignant des yeux pour s’éclaircir les idées, il regarda autour de lui.

- Tempête 4, serre ton ailier.
- Compris leader.
- Mettez un max de jus à l’avant, on y retourne.

Ce faisant l’officier korros augmenta le niveau d’énergie allouée au bouclier avant et ramena son escadron droit vers les vaisseaux coalisés. Un simple coup d’œil à son radar de bord lui confirma que les bombardiers étaient toujours avec eux dans leur six heures. Le destroyer coalisé commença à pivoter pour mettre le plus grand nombre possible de canons face à eux.

- On écarte le jeu. 5, attire son feu sur la gauche, 9, vise les générateurs de bouclier tribord. On se retrouve de l’autre côté.

Aussitôt les douze chasseurs croisés s’éloignèrent les uns des autres pour disperser les tirs du destroyer. Les bombardiers firent de même tandis que le vaisseau coalisé ouvrait le feu dans leur direction. La verrière du cockpit se remplit de raies lumineuses aussi belles que mortelles. Les fines particules ioniques des réacteurs des chasseurs scintillaient derrière eux tandis que le rayonnement thermique des moteurs du destroyer fluctuait. C’était magnifique. Soudain un cri.

- A onze heure, deux furets !

Deux frégates venaient de surgir. Kalt toeic sentit son sang se glacer en voyant ces deux tueurs fondre sur son escadron. Que la Mère les protège.

- Accélérez ! Vous savez quoi faire.

Il écrasa la manette des gaz. Tandis que son chasseur bondissait en avant il sentit derrière lui gronder le propulseur poussé au maximum de ses capacités. Tout l’escadron se jetait droit sur les frégates et à pleine vitesse. Il fallait gagner du temps pour que les bombardiers puissent détruire le destroyer, donc contenir les frégates. Leur seule chance de s’en sortir était de prendre la mort de vitesse. La première frégate tira deux missiles. Kalt Toeic actionna le booster et son appareil accéléra encore. La moitié de son escadron le suivait tandis que l’autre moitié s’occupait de la seconde frégate. Il fallait détruire les missiles avant que leur système d’armement ne se déclenche en plein milieu de la formation de bombardiers, mais aussi avant que leur système de sécurité ne se déclenche et actionne l’explosion au milieu de la formation de chasseurs. Les missiles arrivaient très vite, en quelques secondes tout serait réglé. Le Korros débrancha le tir automatique et régla ses canons en tir synchronisé convergeant. Encore deux secondes. Il enfonça la commande de tir et les deux canons à plasma logés dans ses flancs se mirent à cracher le feu. Le premier missile explosa mais d’une faible explosion, le genre qui ne détruira pas de chasseur aujourd’hui. Un éclat lumineux sur tribord avant lui indiqua que l’un de ses ailiers avait fait mouche et neutralisé l’autre missile. Kalt Toeic étouffa un juron et tira brutalement sur le manche. Il venait d’éviter de justesse de s’écraser contre la frégate qui passa en trombe au milieu des chasseurs croisés. Il fallait disparaitre en vitesse avant qu’elle ne revienne à la charge. Un cri de victoire dans son communicateur lui fit lever les yeux ; un groupe de bombardiers étaient passé et avaient tiré leurs missiles lourds sur le destroyer. Le grand vaisseau avait la moitié de sa coque en flamme et l’atmosphère s’échappait de son bord sur presque toutes les sections. Il n’en avait plus pour longtemps. Les croiseurs coalisés avaient abandonné leur lutte contre les appareils croisés pour se porter au secours du mastodonte.

- Ici Tempête leader, regroupez sur moi.

Un coup d’œil sur ses pilotes avant tout. Kalt Toeic sentit un souffle glacé lui étreindre la poitrine et il cligna des yeux. Autour de lui seul la moitié de son escadron était présent. Aucun signe des six autres chasseurs.

- Tempête 9, au rapport.
Seule la statique lui répondit.
- Ici Serre 5. Je suis désolé capitaine.
C’était l’un des bombardiers sur le canal tactique.
- Que s’est-il passé ?
- La frégate. Ils ont eu vos gars et les deux tiers des nôtres. Si on n’avait pas été derrière vous on y passait aussi… Au moins on a eu ce foutu destroyer.
- Ici 4, capitaine, les frégates reviennent ce coup-ci on risque de pas avoir autant de chance.
Les deux vaisseaux coalisés étaient à nouveau en position d’attaque. Visiblement ils comptaient finir le travail et venger leur gros copain.
- De Tempête pour groupe Serran, on a fini ici, on évacue.
- Bien reçu. Confirmation repli.

Les croiseurs commençaient déjà à battre en retraite. Le destroyer était détruit ou sur le point de l’être et plusieurs croiseurs coalisés avaient également été détruits. Kalt Toeic se dépêcha d’entrer les coordonnées de saut avant que les frégates ne soient à portée. Ils firent le bond en hyperespace. L’état-major sera satisfait, les Coalisés avaient perdu bien plus de vaisseaux et d’hommes que la flotte croisée. Kalt Toeic lui avait perdu six pilotes. Pour le Korros, à son échelle ils étaient des individus, pas des statistiques. Pourvu qu’il continue à les voir ainsi. Mais ce n’était pas à lui de décider comment mener cette guerre, il n’était que l’arme des sénateurs de Delubronne.




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Add-on n°2-12 :

Ce message a été modifié par renedelaq - 18 janvier 2013 - 09:37.

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