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Prisonnier des Piscilliens Add-on n°1-13

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Posté 07 août 2012 - 18:58

~ Prisonnier des Piscilliens ~


Récit d'un habitant de Thuilia, emporté par les Piscilliens au cours de leurs raid :

Les gardes étaient nerveux depuis quelque temps, et même si nos espèces n’avaient pas grand-chose en commun, nous le sentions. Nous avions appris à les connaître avec le temps, et il y avait des signes qui ne trompaient pas. Plusieurs prisonniers avaient été frappés ces derniers jours, car ils travaillaient "trop lentement", nous hurlaient les mérous. Mais c’était typiquement le genre de mauvais traitements qu’on ne voyait presque plus depuis des lustres. Un Dénerien du troisième bloc m’avait dit qu’il avait discuté avec un Sell capturé sur Jochka. Il faisait partie des premiers à avoir été emmenés dans les camps de travail. À l’époque les mérous n’avaient aucune expérience des espèces terrestres, et il y avait eu beaucoup de casse. Il fallait vraiment être un Sell pour survivre en ces temps-là.

Il fallait d’ailleurs vraiment être un Sell pour survivre tout court. Quarante ans à travailler dans la mine de cristal pour les mérous, alors que moi au bout de vingt-trois, j’avais l’impression d’avoir passé ma vie ici. Dans les faits nous n’étions que des esclaves en train de trimer tous les jours pour nos maîtres, mais entre nous, nous étions des prisonniers de guerre, des individus libres d’esprit sinon de corps. C’était un moyen comme un autre d’alléger notre fardeau. D’ailleurs s’il n’y avait pas eu les nouveaux prisonniers qui amenaient des nouvelles plus crédibles que la propagande des mérous, je me serais sans doute déjà jeté sur mon pic plasmique depuis quelques années déjà. D’après les informations dont on nous abreuvait plusieurs fois par jour, la flotte piscillienne approchait toujours plus près de Sircona et plusieurs planètes clés étaient tombées dont au moins, preuves vidéo à l’appui, Arkos et Gataël. En revanche les nouvelles que nous recevions des nouveaux prisonniers étaient très différentes. Une humaine, arrivée il y a une quinzaine d'années et avec qui j’avais sympathisé, m’avait raconté que la flotte coalisée avait remporté plusieurs victoires et même que certaines planètes avaient été libérées. Comme elle avait été l’officier commandant d’un escadron de chasse, je me suis dit que ses infos devaient être fiables. En tout cas, elles m’ont aidé à m’accrocher. Mais le plus efficace fut le Dénerien du troisième bloc. Je ne connaissais pas son nom, car il refusait de le donner, mais il disait que si les mérous lui cherchaient des crosses, ainsi personne ne pourrait le trahir. Ce type avait été fait prisonnier deux ans avant moi, mais il n’était arrivé sur cette planète qu’il n’y a trois ans. Pourtant, pendant ce laps de temps, il avait noué des contacts un peu partout à travers le camp, et j’avais entendu un Galénien dire qu’il avait même des contacts dans deux autres camps, celui au sud et un plus à l’ouest dont je n’avais jamais entendu parler. Ce réseau d’informateurs était assez inimaginable pour nous, au vu de l’isolement imposé par les mérous ne serait-ce qu’entre deux blocs du même camp. Il avait recueilli des témoignages de tous les côtés et avait réussi à nous donner la vraie version de la guerre. Nous n’avions bien sûr que sa parole, mais je préférais sacrément ses histoires à celles des mérous. Il nous les racontait pendant les rares pauses dont nous disposions ou après le couvre-feu. Des histoires qu’il tenait de soldats capturés ou des témoignages passés d’un prisonnier à l’autre entre deux transferts. Il nous racontait comment une escouade des forces spéciales avait traversé le portail spatial pour marquer trois croiseurs qui furent détruits par un escadron de bombardiers avant même d’avoir le temps de décoller, comment un amiral avait anéanti tout une escadre piscillienne sans la moindre perte rien qu’en faisant manœuvrer ses vaisseaux et rendant ainsi inefficace la formation ennemie. Ce genre d’histoires, que lui appelait des informations, nous remontaient le moral et nous aidaient à tenir. Mais celle qui nous sembla la plus importante fut sans le moindre doute que, selon lui, depuis presque dix ans tous les nouveaux prisonniers arrivés étaient des transférés, pas des capturés. Le Dénerien l’affirmait, depuis presque dix ans les Piscilliens n’avaient plus été en mesure de capturer de prisonniers et qu’à son avis cela ne pouvait dire qu’une chose : les Piscilliens ne conquéraient plus rien du tout et n’avaient d’ailleurs même plus de planètes coalisées où prendre de nouveaux captifs.

Nous sortîmes de la mine avec notre matériel à la fin de notre tour. En remontant la « rampe » qui descendait en hélice dans le puits de mine, nous croisâmes comme d’habitude l’autre équipe. Chaque groupe évita soigneusement de regarder l’autre ou de lui adresser le moindre signe, les mérous avaient déjà tabassé des types pour ça. J’avais connu un Korros qui ne s’était jamais relevé juste parce qu’il avait regardé les gens de l’autre équipe. Quand nous arrivâmes à l’air libre, deux autres gardes rejoignirent notre escorte afin d’être deux sur chaque flanc jusqu’à l’entrée des ateliers où nous rangions le matériel de minage que les mérous mettaient ensuite sous clé. Alors que nous étions à mi-chemin, il y eut, au loin, un grondement sourd, un peu comme les orages de fin d’été portés par les vents du large. Mais nous n’étions pas en été et il n’y avait pas les grands nuages gris clair qui annonçaient généralement ces évènements. Les humains ayant une meilleure audition, nous fûmes les premiers du groupe à noter que ce bruit semblait prendre de l’ampleur. Puis ce fut les capteurs soniques des combinaisons des gardes qui leur indiquèrent que quelque clochait et ils commencèrent à regarder anxieusement dans toutes les directions. Puis ce fut juste un cri provenant de l’avant : « là-bas ». Je regardais dans la même direction que tout le monde et au début je ne vis rien. Puis je distinguais des points sombres dans le ciel, très près du sol. Et avant que j’eusse le temps de comprendre, ils nous survolaient. Tout le monde se jeta au sol dès la première explosion. Malgré la terreur qui me poussait à me rouler en boule, je parvins à lever la tête pour les voir. Juste à ce moment-là, un bombardier passa à moins de vingt mètres de nous. L’appareil ne ressemblait en rien aux chasseurs qui avaient dévasté ma planète ou aux navettes qui nous avaient arrachées de nos foyers. Sa conception était totalement différente. À l’avant, la vitre du cockpit avait la forme d’une bulle au lieu du disque des appareils piscilliens, et malgré la réverbération du soleil qui l’illuminait, je vis le pilote. Il regardait dans ma direction alors que son appareil filait au-dessus de nous et malgré son casque il n’y avait aucun doute, c’était un humain. J’aurais cru rêver si sa dérive n’avait pas arboré l’emblème de la Coalition. Enfin… ils étaient enfin venus nous chercher.

Le bâtiment administratif fut pulvérisé par deux explosions, sans doute par des bombes. Les colonnes de fumée qui s’élevaient plus loin montraient que quatre des cinq postes de garde du camp avaient subi le même sort. Le garde à côté de moi s’était redressé et faisait feu en vain sur les appareils coalisés qui avaient commencé à virer plus loin pour un autre passage. Puis il tourna la tête vers moi. Mon regard croisa le sien et je n’eus aucun doute sur ses intentions. Sans la moindre hésitation je me redressais et, en moins d’une seconde, parcouru les deux mètres qui nous séparaient. Il fit pivoter son arme vers nous, mais trop tard, car déjà j’étais sur lui. Avec une force dont jamais je ne me serais crû capable, je lui enfonçai mon pic plasmique dans le torse. Je sentis l’odeur écœurante de la chair calcinée tandis que la tige métallique s’enfonçait dans sa combinaison comme dans du beurre. Le garde tomba à terre, raide mort. J’entendis un tir derrière moi, un autre garde avait eu le temps d’abattre un prisonnier avant de subir le même sort que le mien. Le troisième était maintenu au sol par Telk’sac et Etahn tandis que Carj’eros brandissait son pic plasmique. Mais ce qui me marqua le plus fut le sort du quatrième. Le Sell avait ses avant-bras plongés dans le torse du garde qui se débattait furieusement. Celui-ci avait dû lâcher son arme sous le choc et en dernier recours s’était emparé de son couteau de combat en corail enrichi avec sa main droite pour larder de coups son agresseur. Mais la féroce lame qui aurait tranché en deux sans le moindre effort n’importe quel humain ne faisait que glisser sans provoquer la moindre éraflure sur la carapace du Sell. Puis progressivement, les mouvements du garde se firent plus lents, et enfin ils cessèrent. Jishah extirpa alors ses bras couverts du sang translucide et gluant du torse de sa victime, la laissant tomber à terre comme une marionnette sans vie. Le Sell poussa un cri de guerre, strident et puissant, un cri chargé d’une rage contenue depuis trop longtemps, un cri de libération. Au même moment, et comme sortie de nulle part, une navette se posa juste devant nous, et de ses flancs jaillirent une vingtaine d’individus en armes et armures. Deux étaient des Sells portant chacun un lance-plasma faisant la taille d’un humain, une dizaine était des humains revêtus d’armures sombres et équipés de fusil-plasma, le reste était des Déneriens dont la façon de regarder autour d’eux évoquait des prédateurs à la recherche de proies. À peine avaient-ils débarqué que la navette redécollait dans un bruit assourdissant. L’un des humains mit un genou à terre et tira, abattant un garde. Le Dénerien à côté de lui tira à son tour et un second piscillien subit le même sort. Les tirs de plasma n’avaient laissé aucune chance aux mérous dont la combinaison de garde qui leur permettait de se déplacer à la surface était adaptée aux opérations anti-émeutes mais pas à la guerre. Les gardes du camp étaient entraînés et équipés pour la surveillance et la répression des détenus, pas pour affronter des soldats bien armés. Des tirs provinrent du troisième étage de l’atelier nord mais ils manquaient de précision. Les deux Sells braquèrent leurs armes dans cette direction et ripostèrent par un furieux tir de barrage. Les vitres explosaient, le béton fondait et les explosions faisaient trembler le bâtiment. Je m’étais à nouveau jeté au sol les bras sur la tête. Des cris, d’autres d’explosions, des tirs d’armes, le grondement des vaisseaux qui survolaient le camp… c’était le chaos.

Pourtant le chaos ne dura pas plus de cinq minutes, uniquement le temps pour les soldats coalisés de se rendre maîtres du camp. On n’entendait déjà plus que des tirs sporadiques, notamment du côté de la mine. L’escouade qui avait atterri devant nous avait commencé à se disperser pour fouiller les bâtiments. L’un des soldats humains passa à côté de nous.

"- Les navettes vont vous évacuer dès que la tête de pont principal sera sécurisée, en attendant suivez les consignes des soldats et mettez-vous à l’abri… ça ira ?"

Il semblait pour le moins incrédule, car face à lui une trentaine de personnes montraient une gamme d’émotion allant du rire aux larmes. Moi, j’étais recroquevillé sur le sol, le regard voilé par les larmes en train d’observer le ciel. Vingt-trois ans de peur et de désespoir venaient de prendre fin en quelques minutes. L’immense poids qui me comprimait le cœur depuis le début de ma captivité venait enfin de disparaître. Nous allions pouvoir rentrer chez nous. De tous les côtés on voyait des flots de prisonniers émergés des bâtiments sous la protection des soldats. La plupart semblaient avoir encore peur d’y croire, de redouter l’idée qu’ils pourraient se réveiller et découvrir que ce n’était qu’un rêve. Mais ce n’était pas une chimère, cela se passait sous nos yeux. L’espoir nous avait gardés en vie et aujourd’hui, nous étions enfin libres.


Ce message a été modifié par renedelaq - 12 septembre 2012 - 11:52.

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