Parmi les différents peuples de la Grande Coalition, trois des six espèces qui la composent ont, par le passé, disposé de forces militaires ayant connu des conflits.
Les Humains
L'une des deux espèces fondatrices, et la seconde en termes d'ancienneté. Si on en juge par les travaux archéologiques menés sur sa planète d'origine Arkos, les Humains ont un long et tumultueux passé guerrier. Les premiers signes de combattants agissant de concert au sein d'unités constituées remontent à l'antiquité de la planète. Au fil des siècles, l'humanité a connu un nombre important de conflit au fur et à mesure de son développement technologique. Néanmoins cette évolution technologique et le développement culturel et social qui l'accompagne ont entrainé une diminution non seulement du nombre de conflits, mais également des effectifs. Avec le temps les armées se reposent de plus en plus sur un faible nombre de combattants, très bien dotés, avec une puissance de feu augmentant en conséquence. Toutefois, plus les années s'écoulaient sans que n'éclate de conflit majeur, plus la nécessité de maintenir de puissants moyens militaires devenait abstraite. Les armées existantes virent leurs effectifs diminuer progressivement. Il fallut cependant attendre la création de l'Union d'Eleria et le regroupement de toutes les anciennes nations au sein d'une structure commune pour voir disparaitre les derniers vestiges des forces militaires humaines devenues parfaitement inutiles.
Par le passé, les Humains ont vu leurs stratégies militaires évoluer non seulement via la technologie employée, mais également de par le choix du stratège en charge de la bataille. Assaut frontal ou manœuvre par les flancs, attaques aéroportées ou assaut amphibie, les tactiques de combat humaines bien que variées ont fini dans une certaine mesure par se standardiser. Les Humains ont la vision la plus statique du champ de bataille, pour eux celui-ci se résume essentiellement à une zone de combat linéaire évoluant au fil des actions des belligérants. Les troupes humaines comptent en tout premier lieu sur leurs unités de soutien comme l'aviation et l'artillerie pour ébranler les défenses et troupes adverses avant de se déverser dans les ouvertures pratiquées avec les unités lourdes. Une fois sur les arrières de l'ennemi, les troupes doivent l'attaquer à revers en s'en prenant à ses propres unités de soutien et ses lignes de ravitaillement. Une fois l'ennemi en déroute, le nettoyage du champ de bataille est effectué par les unités légères avec un appui aérien.
Les Humains font en général la distinction entre le personnel militaire ennemi et la population civile de l'ennemi. Si le premier est toujours combattu, en revanche les manœuvres militaires essayent de limiter les pertes chez le second. Il est à noter toutefois que les civils travaillant au bénéfice de l'effort de guerre ennemi peuvent être la cible d'attaques destinées à contrarier cette activité.
Les Humains rejoignent les forces armées habituellement pour deux raisons : la misère ou la conviction. Contre un repas quotidien et les promesses de gloire et de richesse que peut fournir l'armée, beaucoup d'humains se sont montrés prêts à mettre leur vie en jeu dans l'espoir d'améliorer leur sort ou celui de leurs proches. Parfois c'est parce qu'ils soutiennent ardemment une cause en laquelle ils croient profondément que les humains sont disposés à donner leur vie. Idéalisme et espoir sont ainsi les deux principaux motifs de combattre pour les humains.
Les Sells
Les soldats sells ne servent pas dans l'armée, ils font leur devoir de la façon qui le leur a été demandé. Entraînés presque dès la naissance, les soldats sells sont entièrement dévoués à la tâche que l'on attend d'eux : se battre pour la colonie.
L'environnement très dur de Gsselltan a rendu assez rare les ressources nécessaires à ces habitants, c'est pourquoi les différentes colonies ont presque toujours été dans un état de guerre continuel et que la diplomatie se résumait à qui laisser tranquille pour l'instant et qui trahir par la suite. Il faut attendre l'apparition de la Matriarchie et la mise en commun des moyens de développement de toutes les colonies pour que les conflits commencent à se raréfier, les actions militaires n'étant alors plus que des prolongations des rivalités politiques.
La stratégie d'une campagne militaire est élaborée par l'Arsshk avec l'assistance d'un ou plusieurs Ashment-ta, mais la gestion des opérations est de la responsabilité d'un général. Celui-ci est un Csarr issu du rang, un vétéran ayant déjà participé à plusieurs campagnes, chargé d'élaborer les plans de bataille et de diriger les troupes à l'échelon tactique. Bien que souvent assisté par un Ashment-ta, un général sell dispose d'une grande autonomie et d'une marge de manœuvre assez étendue. Une fois que l'Arsshk a donné ses consignes, il est de sa responsabilité d'accomplir ses ordres quel que puisse en être le coût ou les conséquences. Les soldats sont quant à eux prêts à suivre aveuglement les ordres de leur hiérarchie, sans poser de questions et sans hésitation.
Au combat, les Sells étaient à l'origine adeptes de la technique de la horde. Des milliers de soldats se fonçaient alors les uns sur les autres en une mêlée compacte, s'affrontant jusqu'à que l'un des deux groupes ressorte victorieux. La résistance de la carapace des soldats et l'assez fort taux de natalité permettaient de livrer de nombreuses batailles avant que les effectifs ne soient trop clairsemés pour poursuivre les opérations. L'avènement des armes à feu et surtout du plasma, bien plus susceptibles de percer l'exosquelette des soldats, a entrainé une révision de cette façon de faire la guerre. Avec l'arrivée de ces nouvelles armes, les assauts conventionnels se transformaient en boucherie, obligeant ainsi les généraux à développer de nouvelles techniques de combat. Les Sells ont alors commencé à utiliser la tactique du rouleau compresseur : les troupes avancent vers l'ennemi en un rythme lent, très éloigné de celui des charges des temps anciens, tout en maintenant un tir continu. La progression sur le terrain est alors plus prudente, car le moindre écart se solde aussitôt par la mort du soldat qui se voit ainsi privé de la possibilité de poursuivre le combat pour sa colonie. Le champ de bataille devient alors en quelque sorte deux parallélépipèdes avançant ou reculant en parallèle l'un par rapport à l'autre selon la puissance respective des belligérants.
Pour les Sells il n'y a aucune distinction entre un civil et un militaire, d'autant plus qu'un soldat est un Csarr avec une arme et un ouvrier un csarr sans arme. Dès qu'un ouvrier ramasse une arme, il devient un soldat au service de sa colonie. Lorsque les combats atteignent l'intérieure d'une colonie, tous ses occupants se battront jusqu'à la mort pour protéger l'arsshk, il est dès lors impossible de faire des distinctions au sein de la population combattue. De plus, jamais les Sells d'une colonie vaincue n'accepteraient de se mettre au service de ceux qui ont détruit leur foyer et tuer leur reine. La victoire s'obtient donc en anéantissant la colonie adverse, autrement dit en tuant ses reines et tous ceux qui les défendront.
Les Déneriens
La philosophie de la guerre telle qu'elle est pratiquée par les Déneriens peut se résumer assez simplement : soumettre ou anéantir.
Les soldats déneriens n'ont pas l'idéalisme de leurs homologues humains ou l'obéissance aveugle des combattants sells. Pour eux, l'armée est un moyen de parvenir à plus de pouvoir personnel en y faisant carrière ou un moyen de gagner le respect de ses pairs par ses actions au combat. Réticents par nature à accepter l'autorité d'un autre, les Déneriens sont pour autant une armée très disciplinée et professionnelle qui considère que seuls ses éléments les plus brillants ont pu en gravir les échelons et méritent donc le respect. Les officiers sont très sévèrement jugés aussi bien par leurs subordonnés que par leurs supérieurs, mais en contrepartie ils jouissent d'une confiance presque sans pareil dans la culture dénerienne.
La Guerre de l'Aube est le conflit le plus important de l'histoire dénerienne. C'est au cours de cette guerre qui a duré une cinquantaine d'années environ que les Déneriens se sont unis face à la seule espèce concurrente d'Anarès, les Secatts, dans le but d'asseoir leur suprématie sur leur planète natale pendant l'âge du fer local. Parvenant à dépasser l'hostilité que chaque tribu se portait l'une à l'autre, les Déneriens se sont affirmés en tant que peuple, passant ainsi de l'état tribal à celui d'une civilisation. Cette guerre fut un assez bon exemple de la technique de guerre dénerienne. Peu disposés au sacrifice, les Déneriens préfèrent les assauts soigneusement planifiés ne laissant rien au hasard et aucune chance à leur ennemi, c'est pourquoi l'offensive dénerienne commença par la neutralisation des éléments adverses les plus faibles, notamment les villages les plus isolés. Usant de désinformation et de manipulation, ils poussèrent les tribus des Secatts les plus fortes à s'entretuer, achevant ensuite le vainqueur devenu trop faible pour opposer une résistance efficace. Il fallut au moins une vingtaine d'années aux Secatts pour comprendre la situation périlleuse dans laquelle ils se trouvaient. Ils tentèrent à leur tour l'union face à un ennemi commun mais, épuisés par les conflits internes soigneusement entretenus par les Déneriens au cours des décennies précédentes, ils furent incapables de se mobiliser en une nation dotée d'une vraie armée qui leur aurait permis de survivre. Les Déneriens anéantirent purement et simplement les Secatts, tuant tous les membres de l'espèce, les faisant disparaître de la surface d'Anarès. Toutefois dès l'ivresse de la victoire retombée, l'hostilité entre les différents clans ne fit que repartir de plus belle. Il fallut des siècles de développement plus ou moins pacifique pour que tous les Déneriens soient pour de bon unifiés en une seule nation.
Les Déneriens font toujours précéder leurs assauts du déploiement de forces spéciales chargées d'authentifier les renseignements des services secrets. Une fois les objectifs clairement définis, ces unités procèdent à la préparation de l'offensive par des actions de sabotage, de neutralisation des éclaireurs et des patrouilles ennemies, et par le balisage des cibles ou des voies d'accès. L'assaut en lui-même peut alors commencer. Les troupes régulières porteront le premier coup avec une très grande puissance de feu et une efficience maximale grâce au travail de repérage effectué en amont. Le but est d'anéantir l'ennemi dès le début de l'affrontement sans lui laisser le temps de se rétablir. Les unités déneriennes sont particulièrement mobiles et puissantes, mais peu blindées. Selon leur point de vue, le blindage ne fait que ralentir des troupes qui doivent être capables de passer d'un combat à l'autre en un minimum de temps, de plus l'assaut initial doit rendre l'ennemi incapable de riposter rendant ainsi un peu plus inutile le besoin de fortifier soldats et véhicules. Les Déneriens voient le champ de bataille comme un archipel dont les îles sont autant de positions fortifiées ou de divisions ennemies parmi lesquelles il est possible de manœuvrer. Toujours en mouvement, les troupes dénerienne frappent comme l'éclair les points faibles de l'ennemi quitte à battre en retraite si les combats devaient s'éterniser. Se battant pour gagner, les Déneriens envisagent beaucoup plus facilement le repli que les autres espèces, essentiellement parce qu'ils savent que c'est un moyen parmi d'autres de contourner l'ennemi pour ensuite le prendre à revers. Ils préfèrent éviter un combat qu'ils ne peuvent gagner ou qui risquerait de s'éterniser.
Comme ils l'ont montré pendant la Guerre de l'Aube, les Déneriens considèrent qu'il n'y a aucune différence entre civils et militaires, pour eux l'ennemi est vu comme l'ensemble du peuple combattu et la seule façon d'éviter un jour toute forme de revanche est de mettre un terme définitif au conflit en supprimant l'un des deux belligérants. Cette façon de voir ne s'applique pas forcément à leur propre espèce puisqu'au cours des siècles, et notamment à l'époque où les tribus dépassaient rarement le millier d'individus, plusieurs conflits ont donné lieu à l'assimilation des vaincus au sein du clan victorieux.
Ce message a été modifié par renedelaq - 12 septembre 2012 - 11:51.
